Critique

Un modèle d'élégance en peinture, sans renoncement pour cela à la puissance, à l'éclat et à la singularité du style et de la matière ! Il faut le faire, et Jack MUTEL l'a réalisé avec panache, brio, et aussi avec une continuité digne d'éloges puisque la première fois dont j'ai eu la félicité de regarder ses peintures remonte au début de l'an 1980, à la regrettée galerie Doré, à Rouen, lieu de rencontres privilégiées des Arts et des Beaux-Arts. Ce pur Normand de Bretteville-sur-Odon a su échapper à la malédiction qui frappe si injustement les professeurs de dessin dont il fit métier néanmoins. En effet, dès le début de sa carrière dans les années 50, son talent fut indiscutablement apprécié et nombre d'expositions reconnues ont jalousé une carrière de plus en plus affirmée. Jack MUTEL, en excellent technicien des couleurs les dispense avec audace sous une touche brillante, pleine de souplesse, captivante par sa façon d'extraire de la matière une incomparable luminosité. Et puis, comme bâtisseur, quelle aisance dans ces paysages joliment étagés, aux magies des toits, sensuel de nus magnifiques, tandis que les fleurs déploient une séduction quasi-voluptueuse, tant le mouvement les inspire constamment. 

André RUELLAN, critique d'art

Note   :  Jack Mutel est décédé à Sainte-Honorine-du-Fay le 16 janvier 2016.

Jack Mutel, c'est l'aîné bienveillant au sein de ma petite galerie d'artistes contemporains. Son tableau me guide à la façon d'une madeleine de Proust vers les souvenirs de mon enfance, les étés chez mes grands parents. L'odeur du café fraîchement moulu, le pichet pour se désaltérer au retour de promenade, et la nappe en coton sur la table de cuisine. Tout y est, avec une maîtrise du style et des couleurs qui s'impose comme une évidence. Merci Jack.